Les premiers rois de France n’eurent pas à s’occuper de la Marine, les limites du royaume n’atteignaient pas la mer, et sur la Méditerranée, la France
n’avait aucun port.
Pendant la guerre de cent ans, le roi de France Philippe VI de Valois (1328/1350) ne put opposer au roi d’Angleterre, Edouard III, qu’un rassemblement
confus de bâtiments hétéroclites qui furent écrasés à la bataille de l’Ecluse en 1340.
Ce fut Charles V (1364/1380) qui, le premier, comprend
l’utilité d’une flotte de guerre puissante. Il s’entoure de constructeurs habiles et de marins aguerris, parmi lesquels Jean de Vienne qui repris Cherbourg aux Anglais.
Hélas, affaiblis par la guerre de Cent Ans, ses successeurs ne purent continuer son effort.
Malgré tout, aidé par les perfectionnements, les découvertes,
les inventions (la boussole etc…), l’esprit d’aventure se développe, c’est l’époque des grandes découvertes : Christophe COLOMB, Vasco de GAMA, Jacques CARTIER etc…..
C’est RICHELIEU (1624) qui va développer une politique navale suivie. Il crée le port de Brest et fait exécuter de grands travaux sur Toulon et sur le Havre. Règlements et Ordonnances
organisent l’administration et la discipline de la flotte. La Marine Royale contribue aux établissements coloniaux et aux vues stratégiques du Cardinal.
C’est
Colbert qui va récupérer ce bel outil et le mettre au service de Louis XIV. Il crée le système des classes pour le recrutement des équipages. Il est l’auteur de l’ordonnance de 1681 qui sert longtemps de base
à l’organisation de la Marine de Commerce et redonne vie à une des initiatives de RICHELIEU : Les campagnes coloniales.
Malheureusement, une belle Marine coûte
cher et c’est la politique d’économie qui entraîne le déclin de la Marine Royale. Jusque vers 1727 la faiblesse de la Marine de Louis XV permet tout au plus de garder le contact avec nos colonies.
Choiseul, Ministre depuis 1761, promulgue en 1765 une ordonnance qui traduit l’effort de rénovation de la Marine sous Louis XV.
Sous
Louis XVI, SARTINE et CASTRIES continuent les réformes qui permettront de soutenir, avec succès, la guerre d’indépendance d’Amérique (1778/1783), mais en 1789 la Révolution désorganise la Marine. Beaucoup
d’officiers expérimentés, la plupart nobles, émigrent et cela a des répercutions jusque sous l’Empire.
Le 1er Aout 1798 voit la victoire
de NELSON à Aboukir, le même qui, 7 ans plus tard, écrasera les forces de l’Amiral de VILLENEUVE devant Trafalgar (21/10/1805).
On voit réapparaitre
les Corsaires dont le plus célèbre : Robert SURCOUF. Le Baron PORTAL, ministre de la Marine sous la restauration, s’efforce de réorganiser un secteur considéré comme le plus efficace de la politique Française.
Louis PHILIPPE poursuit l’action outre mer de ses prédécesseurs et l’action menée par l’escadre du Prince de JOINVILLE à Mogador et Tanger souligne
l’importance de la Marine dans la politique de la France au 19ème siècle.
L’apparition de la vapeur à propulsion, la mise au point de l’hélice,
grâce aux travaux du Français SAUVAGE, de l’Anglais BARNES et du constructeur naval Augustin NORMAND conduisent la Marine à un renouvellement fondamental.
L’Ingénieur
DUPUY de LÔME prépare un type de bâtiment nouveau « Le Cuirassé ». La « GLOIRE, 1859», premier navire cuirassé donne à la flotte Française une avance technique remarquable.
Toutefois, lors de la guerre de 1870, bien que la France maîtrise la situation en mer, le manque de moyens navals de faible tirant d’eau limite l’action offensive de la Marine et n’empêche pas la progression rapide de l’Allemagne.,
Après la guerre de 1870, la France renoue avec sa politique d’action Outre-mer : Expédition au Tonkin, Tunisie, Chine, Congo, Afrique, Madagascar et enfin Maroc.
Pendant ce temps, l’évolution technique du matériel continue dont la plus spectaculaire est, en 1887, l’apparition du « Sous-marins » avec le « Gymnote »
de l’ingénieur Gustave ZEDE.
Le développement de l’aéronautique s’amorce. Dès 1908 une commission est désignée afin d’étudier
les conditions d’utilisation des aéroplanes dans la Marine. A la déclaration de guerre de 1914 cette arme nouvelle va se développer rapidement.
Lors de la
1ère guerre mondiale, la France se voit confier la surveillance de la Manche, le contrôle de la Méditerranée et l’escorte des convois. Entre les deux guerres la France travaille à la reconstruction de sa Flotte
et, en 1939, elle possède une magnifique arme de guerre.
Le 12/06/1940, la 2ème Escadre bombarde les installations militaires de Gênes et de Vado. Mais
l’armistice de Juin 1940 immobilise la flotte qui continue la bataille dans l’Atlantique.
En Novembre 1842, l’armée allemande envahit la zone libre, le 27/11
elle pénètre en force dans Toulon dans le but de s’accaparer la Flotte. L’escadre se saborde pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Toutefois les sous-marins, Casablanca, Glorieux Iris et Marsouin s’échappent,
les bâtiments d’Afrique reprennent la lutte contre l’Axe. Le Richelieu participe aux opérations en Mer du Nord puis en Extrême-Orient. La Marine prend part aux opérations de débarquement en Normandie, en Corse et
en Provence et fait une entrée émouvante dans Toulon presque entièrement détruit.
La fin du conflit mondial, marqué par la reddition de l’Allemagne
le 8 Mai 1945 et celle du Japon le 2 septembre 1945 ne provoque pas l’arrêt des actions militaires de la France. L’explosion de violences accompagnant les revendications des peuples d’Afrique du Nord à partir de 1954
a pour effet d’associer la Marine à l’action armée de la France.
Les chantiers navals et les arsenaux construisent : Croiseurs, Escorteurs, Porte Avions,
Sous-marins, Porte-hélicoptères. En 1963, avec l’adoption par la France d’une politique nucléaire de dissuasion, la Marine et l’Armement se voient confier la réalisation des sous-marins à propulsion nucléaire,
lanceurs d’engins, pièce maîtresse de notre force nucléaire stratégique.
Les votes des différentes lois de programmation développent les
moyens nécessaires aux missions de la Marine.
Enfin, la réforme du commandement organique des forces de surface intervenue en 1999, crée la Force d’Action
Navale et regroupe, sous l’autorité d’un Amiral (ALFAN), la totalité des bâtiments de surface. A l’été 2001, la FAN comptait 117 Bâtiments armés par 12 000 hommes et Femmes.
Source : Extrait de la Plaquette « Marine National »